Quelques conseils pour le projet « couleur et mouvement« .
Pour photographier le mouvement, vous avez 4 grandes options :1. Figer le mouvement
En utilisant une vitesse d’obturation rapide (ou un coup de flash), vous stoppez le mouvement et, par la magie de la photographie, donnez à voir une scène sur laquelle l’Å“il n’a pas le loisir de s’attarder. L’oiseau immobilisé en vol est un bon exemple : on peut observer la position des pattes, le déploiement des ailes.
Par contre, le mouvement n’est pas communiqué autrement qu’intellectuellement : on sait qu’un oiseau en l’air ne peut pas se maintenir de la sorte, et qu’il est forcément en mouvement — il n’y a pas d’indice graphique que ce mouvement existe.
En utilisant une vitesse lente, le mouvement de l’objet photographié est retranscrit graphiquement en devenant flou.
C’est cet artifice du flou — propre à la photographie, on ne voit pas en réalité un objet en mouvement comme flou (je passe sur le phénomène d’ivresse qui nous entrainerait sur un autre terrain) — qui va communiquer l’information « le sujet bouge ». Notons que le mouvement peut être relatif : dans l’exemple du train ici, le paysage est en mouvement du point de vue du voyageur dans le train.
On utilise toujours une vitesse lente, mais on déplace l’appareil en suivant le mouvement du sujet.
On obtient alors un sujet net, mais un flou du décor communiquant ainsi l’idée de mouvement. L’effet de « filé » ainsi obtenu est caractéristique de cette méthode.
On peut aussi décider de mettre en mouvement une scène qui ne l’est pas en bougeant l’appareil lors de la prise de vue. Le sentiment rendu est proche de l’effet cinématographique de la caméra subjective : c’est le photographe (donc le spectateur) qui est en mouvement. On peut appliquer cette technique à un sujet en mouvement trop lent pour être rendu suffisamment flou par les techniques numéro 2 ou 3, quelqu’un qui marche par exemple (cf. photo du chien).
Autre possibilité : faire glisser le zoom pendant le déclenchement, pour obtenir ce type d’effet (à manier avec modération car il manque souvent de subtilité. Notez que souvent l’effet est plus réussi si on zoome de plus serré à plus large (zoom out) que dans l’autre sens (zoom in) [en français : dézoomer, zoomer ?].
Et la couleur dans tout ça ?
Ces techniques fonctionnent bien entendu en n&b comme en couleurs. Mais la couleur va prendre une importance accrue lorsque le flou est présent. Dans la mesure où les détails du sujet sont estompés par le flou, sa forme et ses couleurs vont être déterminants pour reconnaitre ce qui est photographié. L’ambiance va prendre plus d’importance par rapport au sujet. Dans la majorité des cas, on gagnera lors du développement / tirage à renforcer la saturation des couleurs et, paradoxalement, la netteté. Pour du n&b, l’effet sera obtenu par un contraste plus marqué.
Cliquez sur les photos pour les agrandir et lire la vitesse utilisée.
Excellent sujet, encore une source d’inspiration.
Je suis étonné de ne pas voir le ‘zooming’ listé ci-dessus, qui serait à considérer comme un cas particulier du point 4.
C’est un moyen simple et efficace de dynamiser une photo.
Bonne suggestion, en effet une variante du point 4. Je glisse ça dans le texte.
On peut dire que c’est simple et efficace, mais l’effet obtenu est souvent un peu lourd à mon goût.
Dans la 2 je dirai que c’est un effet relatif au temps
d’une certaine classe de gens.