Direction les ateliers SNCF, immense surface désafectée où se construisait il n’y a pas si longtemps les roues des wagons. La technologie avançant, l’usine s’est trouvée obsolète, et les ouvriers avec, laissant une grande friche dans la ville d’Arles et n’arrangeant pas la santé de la ville (la plus grande commune de France en superficie, car elle s’étend jusqu’en Camargue).

Les murs extérieurs des Ateliers, squattés par territoires de fictions
Probablement près de la moitié des expositions sont regroupées dans cet ensemble qui se prête bien à la mise en scène des images.
Un premier hangar présente les travaux des candidats aux prix des Rencontres, les visiteurs professionnels devant voter pour leurs préférés.



Plus loin, une quinzaine de photographes étaient exposés sous la bannière un peu lourde à porter « Photographes du politique et de la société ».

Plusieurs photographes étaient projetés sur quatre écrans simultanés, mais dans une salle à la chaleur irrespirable qui convenait certes aux photos africaines de Gilles Coulon (qui tirait bien parti des 4 écrans) ou de Meyer (tous deux de Tendance Floue), mais décourageait de voir la totalité des projections. Parmi ces photographes, Jean-Christophe Béchet, bien connu de nos services, qui présentait quelques-unes de ses photos urbaines, lui aussi jouant bien avec le polyptyque.


Toujours aux Ateliers SNCF, la salle des lectures de portfolios. Ces lectures payantes inaugurées cette année ont fait grand bruit dans le Landernau arlésien, divisant les « pour » et les « contre » le principe de faire payer les photographes pour rencontrer une dizaine de professionnels — avec des arguments très recevables d’un côté comme de l’autre…
Si vous visitez les Rencontres cet été, n’oubliez pas de réserver du temps aux Ateliers pour la salle d’exposition des livres photo de l’année : il y a de quoi occuper plusieurs heures rien qu’à les feuilleter.

La nuit tombée, retour au théâtre antique, avec une nouvelle soirée en musique autour des photos de Guy Le Querrec. « L’œil de l’éléphant », titre de la projection, c’est ce regard que doit avoir le photographe, un regard qui serait porté sur les choses autour de nous comme si c’était la première et la dernière fois qu’on les voyait.

Avec la complicité de la savoureuse brochette de jazzmen Michel Portal, Louis Sclavis, Henri Texier et Jean-Pierre Drouet, Guy Le Querrec va nous immerger dans son univers. Certains auront eu le sentiment de s’y noyer (trop d’images), mais cela allait tellement bien avec l’exubérance du personnage, avec la générosité du jazz, et avec ses images aux cadrages débordant de vie qu’on ne peut lui en tenir rigueur. Et ses sourires et clins d’œil photographiques étaient bienfaiteurs dans cette programmation des Rencontres qui faisait la part belle aux problèmes du Monde.
« Le photographe est un funambule sur le fil du hasard qui cherche à attraper des étoiles filantes. »
Guy Le Querrec
Ceux qui sont parti avant la fin (discrètement, contrairement aux habitudes Arlésiennes, ce qui montre le respect pour le travail de Le Querrec même s’ils n’ont pas aimé la mise en scène) ratent un feu d’artifice magistral du groupe F.

Et surprise finale, la pièce montée gigantesque, portée par les jeunes photographes sélectionnés par Depardon, pour célébrer son anniversaire. Gros succès du gâteau (excellent), et tartinage de crème patissière sur les Leica.
à suivre…
Théoriquement tout est possible en art
dans la vie si on y met du grain ……..
Merci pour cet article, je n’ai pas eu la chance d’y aller mais après cette lecture c’est comme si 😉