Dans les kiosques, les boîtes aux lettres et les tablettes aujourd’hui, voici le numéro 255 de Réponses Photo. Le grand dossier est consacré à la photo de sport, un thème finalement relativement peu traité dans Réponses Photo, et Sylvie Hugues s’en explique dans l’édito que voici :
La photographie est une pratique sociale et/ou artistique qui couvre peu ou prou tous les champs des activités humaines. Existe-t-il encore aujourd’hui des espaces de vie, ou des moments vécus, qui restent cachés des caméras ? Je ne crois pas… Dès son invention, la photographie s’est “introduite” dans toutes les strates de notre quotidien mais, avec la généralisation des “camphones” et autres téléphones enregistreurs d’images, ce phénomène a pris une tout autre ampleur. Désormais, il n’existe plus de “terra incognita” pour la pratique photographique. De l’intimité la plus… intime ! jusqu’aux espaces lointains les plus déserts, les images existent et il n’y a quasiment plus de sujets “impossibles” à photographier, même quand la lumière est faible, voire inexistante…
Il devient donc de plus en plus difficile pour des magazines spécialisés comme Réponses Photo de couvrir l’intégralité des pratiques. Certains lecteurs nous reprochent parfois d’oublier certaines thématiques pointues comme la photo astronomique (mais ça ne saurait tarder…), les prises de vue sous-marine, les photos au sténopé, les instantanés scientifiques saisis au microscope ou même la photo de sport. Eh oui, je le reconnais, la photo de sport est une spécialité qui n’est pas souvent à l’honneur dans le magazine. Nous essayons donc de rétablir l’équilibre avec ce numéro qui lui est largement consacré. Mais, comme d’habitude, nous avons voulu faire un dossier original qui ne se contente pas de ressasser les conseils d’autrefois. Car tout a changé, ou presque, dans ce domaine ! En écoutant les récits de certains photographes professionnels, en sélectionnant des portfolios, en rencontrant des spécialistes du genre, nous avons compris que les bases techniques et pratiques de cette discipline avaient été révolutionnées par deux évolutions antagonistes :
– d’un côté les nouveaux outils numériques rendent plus faciles la saisie d’un “instant crucial”. Le “meilleur” photographe de sport ne sera plus celui qui appuie au bon moment, mais celui qui sait intégrer cet instantané dans une composition générale, avec une belle lumière, un arrière-plan intéressant et un cadrage maîtrisé.
– de l’autre, face à l’invasion des photographes et des smartphones à chaque événement sportif, il devient quasiment impossible de pouvoir photographier sérieusement et confortablement certains sports emblématiques.
Un paradoxe s’installe : dans le même temps la photo de sport se démocratise sur le plan technique tout en devenant inaccessible sur un plan pratique (voire juridique !) dès que les sportifs possèdent une certaine notoriété !
Tenir compte de cette nouvelle donne nous a semblé une nécessité et c’est pourquoi nous avons choisi de parler “autrement” de la photo de sport, en incluant dans ce “genre” aussi bien les instantanés de Jacques Henri Lartigue que des pratiques urbaines qui se déroulent hors des stades. Car ce qui compte, en sport comme en photo, ce n’est pas uniquement la compétition et les sunlights du “star business” mais aussi ce que l’on pourrait appeler “l’esprit sportif”. Là où la beauté du geste naît d’un savant mélange d’éthique et d’esthétique…
Un petit tour du numéro en doubles pages :
(cliquez sur les pages du sommaire pour les agrandir)
On ouvre sur un coup de foudre — littéralement — pour le concours Météo & Climats parrainé par Réponses Photo, qui nous offre quelques images qui déchirent.
Puis on entre dans le vif du sujet Sport avec un jour en compagnie de Guillaume Ducreux, qui suit les eiders dans des lieux improbables. Angles de vues insolites et éclairages sophistiqués : on s’accroche !
Julien Bolle fait le tour de la photo de sport en 9 questions, et surtout 9 réponses.
Difficile de parler de photo de sport aujourd’hui sans évoquer la GoPro, aussi à l’aise en photo qu’en vidéo. On peut parler de révolution, la GoPro a mis à la portée de tous des photographies spectaculaires inaccessibles aux amateurs il y a quelques années.
La bonne photo de sport demande un traitement approprié, souvent indispensable. Je donne un exemple de développement dans Lightroom à partir d’une photo prise aux Championnats de France de Horse Ball en juin dernier. Afin que vous puissiez mettre ça en pratique, le lien pour télécharger la photo originale et vous essayer aux réglages est dans l’article suivant.
Bonne coïncidence calendaire, le festival Sportfolio se tient à Narbonne au mois de juin. Une sélection de quelques images et une interview de Franck Seguin, chef du service photo et photographe à L’Équipe.
Place au lecteurs avec les portfolios de Maryse Jolivel sur l’escrime et Frédéric Augendre sur le rugby féminin.
Après ce dossier sport, retour aux rubriques traditionnelles et autres articles. Jean-Christophe a enquêté pour vous donner les clés pour réaliser des tirages, chez vous ou au labo, deux solutions qui sont loin d’être incompatibles. A ce propos, ne ratez pas le Hors Série Réponses Photo prévu pour le 5 juin : vous pourrez y gagner un tirage grand format réalisé par Picto — avec de bonnes chances de réussite puisqu’il y aura 200 gagnants !
Pour les traditionnels nouveaux regards, on change du rythme sportif pour la sérénité du désert et de la montagne avec Sam Resp et Tilby Vattard.
Gwenn Dubourthoumieu, troisième nouveau regard de ce numéro, nous révèle son parcours et les histoires derrière ses reportages qui viennent de remporter le prix Sophot et une bourse Getty.
En ouverture du cahier matos, on découvre le tout frais Olympus Pen EP-5, nouvel hybride haut de gamme, ainsi que son confrère concurrent Panasomic Lumix GF6, et une série d’objectifs pas comme les autres : Canon 200-400mm f:4 L IS, Samyang 24mm à décentrement et à prix abordable, Sigma 18-35mm à f:1,8 constant, ainsi que le Ricoh GR à capteur APS et mes premières impressions sur la beta de Lightroom 5.
Côté tests, Julien Bolle se demande si le Canon 700D est vraiment un progrès par rapport au 650D…
Tests aussi d’autres objectifs intéressants : la gamme Fuji X, le 70-400 Sony, le Sigma 30mm f:1,4, alors que Renaud Marot nous révèle les 7 accessoiresdu mois et teste le Nikon Coolpix A, le plus compact des APS-C. Au rayon flash-back, Claude Tauleigne raconte l’histoire de son Leica M4.
Il est temps de passer au dernier cahier Culture de ce numéro, avec ses expos, annonces de stages et concours, le bloc-note de JCB (qui n’arrive toujours pas à choisir ses photos) et ma rubrique Vu sur le net (où je me demande si mes photos sont bien à moi)…
Bonne lecture !
Sur http://t.co/rMZRd4KiBS : Réponses Photo 255 : la photo de sport sous tous les angles http://t.co/22P1aEUmS7
Je viens d’acheter le n°254 (eh oui, dans mon pays, il vient juste d’arriver en kiosque!)
mais je dois dire que la nouvelle formule me laisse de plus en plus perplexe. Fidèle lecteur de RP depuis bien des années, je m’étais habitué à sa présentation un peu fouillis, mais au contenu souvent passionnant. La nouvelle maquette me paraît bien froide, et, comment dirais-je, chichiteuse: en témoignent les « onglets » qui encombrent le haut des pages ; on ne voit que ça, alors que c’était bien plus discret sur le bord vertical, auparavant. Mais ce sont des détails. Plus regrettable me semble la place envahissante des photos de lecteurs que la rédaction semble apprécier à foison, et qui sont bien souvent d’une désolante banalité : même si elles sont « bien faites », on a l’impression de les avoir déjà vues cent fois, et que la photographie est décidément devenu l’art de la reproduction, pour ne pas dire du cliché. Enfin, et le plus ennuyeux selon moi, c’est la multiplication des séries de photos quasiment identiques : pourquoi remplir tant de doubles pages avec 3 « poses longues » (p.44-45), 5 « eaux troubles » (p.50-51), et dans la série « corps suggéré », 5 + 8 + 5 (p.72 sq.), idem pour « regards sur la montagne », 5 + 5 (p.78 sq.). Ce n’est plus de la « suggestion », c’est du remplissage ! Dans une série, il y a une idée (parfois …) que la multiplication affadit en la diluant. Il aurait suffi d’une pour qu’on comprenne, à quoi sert donc de répéter 5 ou 6 fois la même vue avec de minuscules variantes ? Je trouve vraiment dommage que RP suive cette pente, et donne dans l’étalage assez vain de ce type de productions qui tournent en rond autour de leur petit bout de queue. J’achète et je lis régulièrement les principaux titres de la presse photo de France. Chacun a ses défauts et ses qualités. Mais si RP continue dans le nombrilisme stérile, je me contenterai de la concurrence !