Les actualités du nouveau Réponses Photo s’ouvrent sur une double page à propos du livre intitulé Controverses : une histoire juridique et éthique de la photographie, et de l’exposition Des parisiens sous l’occupation.
Depuis environ un mois, cette exposition à Paris crée la polémique. Intitulée initialement « les parisiens sous l’occupation« , elle présentait des photos couleurs d’André Zucca sans faire mention du fait qu’elles avaient été commandées par le Signal, magazine pro-allemand. Les images montrent des parisiens et parisiennes insouciants, joyeux et élégants, profitant du soleil sur les terrasses de cafés et les jardins publics. Rien sur le sort des juifs, encore moins sur la résistance.
La réaction de bon nombre de médias a permis à la Ville de Paris d’en prendre conscience, de rebaptiser l’exposition et d’afficher à l’entrée un texte d’avertissement. Françoise Denoyelle, historienne de la photo et professeur à Louis Lumière, a été une des premières à réagir. Elle a entre autres écrit un ouvrage sur « la photographie d’actualité sous le régime de Vichy » aux éditions du CNRS. Elle revient ici sur cette polémique, en prolongement de l’article de Réponses Photo et à la demande de la rédaction, avec un texte très complet sur les réactions en chaine suscités par cette expo.
Ce texte a été placé dans notre nouvelle rubrique Points de vue, accessible par le menu en haut de page, et qui a pour vocation d’accueillir les contributions de ce type.
Lire le texte de Françoise Denoyelle « Une saine polémique »
Voir le livre Controverses : Une histoire juridique et éthique de la photographie sur Amazon.
Pendant qu’on est dans la polémique, je recommande la lecture de l’éditorial de François-Marie d’Andrimont sur photographie.com La seconde mort d’Yvette Troispoux. Les archives de cette grande petite dame de la photographie sont dispersée dans d’étranges conditions, alors que Françoise Denoyelle avait arrangé leur rachat par la BNF.
Le problème étant qu’il doit aujourd’hui être difficile de trouver des gens ayant vécu l’occupation à Paris et qui acceptent d’en parler sans parti pris pour nous dire ce que c’était vraiment…
Bonjour Philippe,
Il me semble bien que le magazine Signal était même bien plus que « pro-allemand ».
Bonne journée,
Gilles
Tartufferie assez absurde. Le sort des Juifs ? voilà qui était bien le dernier souci des Parisiens sous l’occupation. Comme de la plupart des Français d’ailleurs, qui n’ont jamais été choqués par les écriteaux habillant leurs jardins publics : « interdit aux chiens et aux juifs ». Les trois tomes de mémoire de guerre de de Gaulle ne comportent pas une fois le mot « juif ».
Il faudra qu’un jour on se demande vraiment comment les contemporains d’une république déjà ancienne ont pu s’accommoder aussi aisément de la mise au ban d’une partie des leurs.
Reste une vérité qui dérange : les Parisiens n’ont jamais autant fait la bringue que sous l’occupation, le baby boom a commencé en 1942-43, ces photos nous racontent aussi cette histoire.
Si 60 ans de travail de mémoire ne permettent pas d’exposer trois photos sans une logorrhée de remise en situation et d’éléments de contexte, si on ne peut montrer un parisien souriant sans expliquer que des gens souffraient au même moment, on se demande à quoi a pu servir ce travail de mémoire.
Tartuferie.
Philippe a publié son article un 18 Juin, je ne crois pas au hasard…Bien vu Philippe ! 😉
Un article d’André Gunthert sur le traitement numérique des
diapositives originales et les corrections apportées:les
spécificités de l’Agfacolor, les variations de la température de couleur au cours de la journée et le vieillissement qui sont à prendre en compte pour une reproduction historiquement valide.