Arrivé aujourd’hui dans les boites aux lettres, marchands de journaux et tablettes, voici Réponses Photo, épisode 265. C’est une célèbre photographie d’Henri Cartier-Bresson qui fait la couverture, annonçant le dossier « L’exemple des grands photographes ». Nous avons tous quelques photographes qui ont aidé à construire notre regard (pour moi Ernst Haas, William Eggleston et Luigi Ghirri — entre autres), ce dossier explore notre relation avec nos idéaux : ce qu’ils nous ont appris, comment s’en inspirer, comprendre leur style, les grands classiques analysées.
L’édito de Sylvie Hugues
Le débat est intemporel et nous n’avons pas la prétention de le clore ici : faut-il d’abord apprendre la technique pour ensuite développer un style photographique personnel ? Ou est-il préférable de commencer par éduquer son regard en visitant des expos et en regardant des livres (de photos, comme de peinture ou de sculptures) ? Bien sûr, le sage dirait qu’il faut combiner les deux dans une pratique équilibrée et réfléchie où la compétence technique et l’éducation artistique cohabitent… Ce serait la version “photographique” du célèbre “Mens sana in corpore sano”, phrase extraite de la dixième Satire de Juvénal. Posséder “un esprit sain dans un corps sain” est un idéal à atteindre mais à écouter certains sportifs (notamment les footballeurs…) et à voir, en parallèle, la forme physique de certains intellectuels, on se dit que l’Homme préfère visiblement choisir un seul positionnement et développer soit son corps, soit son intellect !
En étant réalistes, nous remarquons que les grands techniciens de l’image (en argentique comme en numérique) préfèrent disserter sur le rendu d’une couleur improbable que de s’intéresser à l’art du cadrage chez un auteur du siècle dernier. Et réciproquement, les visiteurs des grandes expositions se moquent royalement des espaces couleur et des possibles diffractions quand on diaphragme.
Navigant au cœur de ce dilemme technico-artistique depuis plusieurs années, Réponses Photo cherche à définir un point d’équilibre qui pourrait s’incarner dans notre passion commune de la prise de vue. C’est en effet au moment de passer à l’acte que tout se réunit : ce court moment fait appel à notre œil (dans le viseur), à notre cerveau (qui choisit le cadrage), à notre doigt (qui déclenche) et à nos jambes (choix de la distance et du point de vue). La photographie est donc un sport complet, où physique et intellect se rejoignent. Pour en être persuadé, il suffit de regarder, à l’exposition du Centre Pompidou, les vidéos montrant Henri Cartier-Bresson en train de photographier. Véritable danseur dans la rue, l’esprit alerte et incisif, avec tous les sens en éveil et un jeu de jambes stupéfiant, Cartier-Bresson reste l’incarnation vivante de la photographie, entre instinct et raison, maîtrise et hasard, géométrie et fulgurance.
Il était donc évident pour nous d’ouvrir ce numéro consacré aux “grands photographes” avec lui et de s’interroger sur son héritage. En tant que praticiens, la culture photographique et son pendant l’histoire du médium, sont d’abord des sources d’inspiration. Nous admirons bien sûr certaines œuvres pour leur beauté, mais aussitôt nous cherchons à savoir le pourquoi et le comment de cette réussite. Et là, nous retrouvons nos experts en technique qui vont demander avec quel appareil l’auteur a travaillé, avec quel logiciel, quel film, quel papier… tandis que l’historien d’art se concentrera, lui, sur les courants esthétiques et le contenu sémiologique ou psychologique de l’œuvre.
En plus de ces deux approches, nous en proposons une autre dans ce numéro : elle est fondée sur une lecture attentive du cadrage, de la composition, de la lumière, de la profondeur de champ, du contraste, du tirage… Nous vous proposons ici, modestement, une petite esquisse d’une histoire de la photographie revisitée sous un angle utilitariste. Parce que tous les artistes se copient, s’inspirent les uns des autres et que c’est même exactement pour cela, grâce à cette ouverture d’esprit et cette porosité intellectuelle, qu’ils deviennent des artistes !
Le sommaire
(cliquez sur les pages pour les agrandir)
Déjà mal parti ! Le petit Plossu que l’on dit grand !!! Mais c’est un gentil et un brave vous savez ! Il est très simple !!! Il ne se prend pas la tête. Et comme il ne se prend pas la tête, c’est bien et c’est déjà gagné à l’avance !
Il est donc très petit Plossu et ce pour 75 % de sa production.
Faut voir la série Plossu sur Charleroi : de la grande daube sur immenses tirages. Mais le gars est connu et comme il est connu, on l’expose.
Normal les gars : quand t’es connu, c’est que c’est bon !!!
Ah ! je m’en lèche déjà les babines …
PS A propos, les caractères qui s’affichent lorsque je tape ce commentaire sont (encore : j’en avis parlé dès la première mouture de votre nouvelle présentation) tellement pâles qu’on a du mal à les lire !!
PS2. : je viens de constater que cette pâleur excessive ne concerne pas la publication finale du commentaire, ni sa réédition pour correction, mais uniquement sa première écriture (ce qui la rend très pénible..) Sinon, je trouve cette nouvelle interface fort réussie..
PS3. Personnellement, j’aime bien Plossu ; je crois que son principal tort, c’est de ne pas être « moderne » : autant dire à mes yeux, une qualité…
Voilà la couleur des caractères dans les commentaires qui a foncé quelque peu, cela devrait être plus lisible. Encore des milliers de petits trucs à caler sur ce nouveau photofloue.net ;-(
Merci Philippe, c’est mieux !
Je confirme que Plossu est totalement surfait. Plossu a fait évidemment de bonnes photographies, mais celles-ci sont noyées dans un ensemble de qualité très moyenne voire médiocre : voir son travail sur Charleroi qui était assez lamentable. Le bonhomme photographie à l’instinct et l’on se doit alors de trouver extraordinaire les banalités proposées ! On devine que la vitre de la voiture est abaissée pour mieux photographier (!), qu’il n’y a eu aucune immersion, que c’est du vite fait mal fait. Et on tente de sauver l’ensemble avec des tirages immenses !!! Très à la mode cette immensité. Un remarquable photographe, dont a pu voir quelques oeuvres dans un des derniers RP, offrait des tirages exclusivement en 10X18… à méditer.
Le projet de Plossu sur Charleroi fut aussi lamentable que l’exposition photographique actuelle de Claire Chevrier à qui on a commandé également le même travail sur la même ville. Et tout cela sur les deniers du royaume ! Elle a bon dos parfois la résidence d’artiste !!!
Il y a deux problèmes aujourd’hui :
1) Un photographe connu est qualifié automatiquement de bon même s’il est moyen voire médiocre ! Et donc il est invité partout et on parle de lui dans les revues photographiques !
2) Un mauvais photographe encensé par la critique ( avec un discours le plus souvent intellectualisant capable de noyer la vacuité d’un projet) est automatiquement reconnu par les galeries, revues, etc. Voir le travail photographique assez pitoyable de Michel Mazzoni !
Je pense qu’il est urgent de cerner les vraies valeurs (qu’elles soient plus anciennes ou contemporaines) et de ne pas se laisser berner par les sirènes, voire les impostures de plus en plus fréquentes en photographie contemporaine comme dans l’art en général !
Même Réponses Photo se laisse occasionnellement berner ou tente parfois de nous faire croire que photographier une femme dans l’eau ou un enfant en train de se brosser les dents, c’est nécessairement intéressant puisqu’on estime de plus en plus que le banal est intéressant !!!
Et on en arrive fondamentalement à encenser parfois une oeuvre ou une série sans intérêt photographique réel ! Entre parenthèses, il y avait une seule très bonne série dans le numéro consacré à la série !!! Celle de Danilovic (remarquable).
Quelques grandes valeurs sont néanmoins à découvrir dans le dernier Réponses Photo ! Heureusement d’ailleurs !