01Couv 259

C’est une découverte qui fait la une de Réponses Photo ce mois-ci. Vivian Maier passe du jour au lendemain du statut d’inconnue à celui de classique de la photographie. Cette histoire incroyable accompagne un portfolio étonnant.

Ce numéro rentre dans les traditionnels « spécial noir et blanc », avec en parallèle un gros dossier thématique autour du contraste en noir et blanc. C’est le grand maestro du monochrome, Philippe Bachelier, qui a orchestré ce dossier au côté de Jean-Christophe Béchet. De belles images, du pratique, de l’argentique, du numérique, bref, une lecture indispensable (je sais, je dis ça chaque mois…).

Voici donc comme chaque mois le sommaire et quelques doubles, ainsi que l’édito de Sylvie qui en dit un peu plus sur cette découverte de Vivian Maier.

Les “bons”, les “grands”

Un jour, sur un Salon de la photo, un lecteur me pose une question bien embarrassante : quelle est la différence entre un “bon” photographe et un “grand” photographe ? À brûle-pourpoint, je n’ai pas su quoi répondre… Par la suite, j’ai bien trouvé quelques pistes de réflexion possibles. Mais rien de bien satisfaisant. Car cela revient à se demander : pourquoi tel auteur est-il mondialement connu alors que tel autre n’est apprécié que d’un public limité ? Est-ce le seul talent qui fait la différence ? Le travail ? L’opiniâtreté ? La chance ? Le carnet d’adresses ? La fortune personnelle ? L’intelligence ? La stratégie ? Le besoin de reconnaissance ? Sans doute un peu de tout cela… Chaque cas est bien sûr unique, et il serait absurde de tirer des conclusions définitives de certaines trajectoires avant tout humaines, donc singulières. Dans certaines disciplines, je pense au cinéma, à la chanson, voire à la littérature, la médiatisation de l’auteur est sans doute devenu un critère crucial. Tout comme son physique. De par sa confidentialité médiatique, la photographie est préservée de ce star-system superficiel. Toutefois, le marché de l’art crée aussi ses propres valeurs, parfois incompréhensibles, pour justifier son fonctionnement et l’on voit surgir des photographes-stars qui disparaissent aussi vite qu’ils sont apparus…

Cette question de la notoriété, et de la reconnaissance d’un style, voire d’une œuvre, est mise en lumière par notre grand portfolio du mois. Il est consacré à Vivian Maier, une “nurse” américaine décédée en 2009 et qui, de son vivant, n’a jamais été exposée, publiée ou célébrée. Aujourd’hui, les images de cette complète inconnue sont vendues en galerie, les grands musées proposent des rétrospectives de son travail et un village français a créé une manifestation autour de son nom ! C’est cette incroyable aventure que nous vous racontons dans ce numéro. Avec, au-delà des anecdotes, cette réflexion sur la photographie qui semble, à l’instar du bon vin, prendre plus de saveur avec le recul du temps. Pourquoi Vivian Maier est-elle restée ainsi dans l’ombre, totalement inconnue ? Fustiger les spécialistes de l’époque, les institutions, l’entourage… n’a pas grand sens. Vivian Maier n’a apparemment rien fait pour se faire connaître. Par timidité ? Par manque de temps ? De moyens ? Ou tout simplement par manque d’ambition ? Son bonheur était peut-être dans le seul plaisir de se promener et de saisir des instantanés de vie avec son Rolleiflex. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus imaginer qu’une pratique artistique puisse se développer juste pour soi, dans l’intimité de son univers, avec pour seul guide le plaisir. L’exemple de Vivian Maier est donc riche d’enseignements. À chacun d’en tirer les conclusions qui lui semblent les plus pertinentes. Son “cas” nous parle autant de la photographie des années 50, que de notre époque et de son intérêt pour le passé. Certains s’offusqueront de cet engouement actuel pour une photographe “amateur” morte dans l’anonymat et la pauvreté. D’autres trouveront cet hommage parfaitement légitime. Le fait est que Vivian Maier est déjà un mythe. En attendant (sans impatience…) qu’Hollywood en fasse un film, je continue à rêver sur les zones d’ombre qui entourent sa vie. Et qu’importe que Vivian Maier soit une “bonne” photographe ou une “grande” photographe, l’essentiel demeure que ses photographies nous parlent et nous passionnent plus de 50 ans après…

 

Sommaire

(cliquez sur le sommaire pour l’agrandir)

02Sommaire-cm-259 -1

03Sommaire-cm-259 -2

 Quelques pages

04évenement

05_ouv dossier

06paysages le groenland

07_5 conseils_OK-1

08_5 conseils_OK-2

09 interprétations_OK

10_Exemple Bourguignon_OK

11_Exemple Manas_259_OK

12_Exemple Scotti

13_Atelier de réparation

13bPC Padilla_259

14_259 Maier

15_PEM_Olympus_259_p120

16_Test Pentax_K_500

17_Sigma_Monochrome_259

18_Accessoires_259

19_expos 259

20_Festivals 259_ début

21_Culture_Livres_259