En cette journée consacrée aux droits de la femme, je relaie bien volontiers un communiqué de Eric Cez & Anne Zweibaum des éditions Loco, suite à l’arrestation de la photographe iranienne Tahmineh Monzavi.

« Nous venons d’apprendre l’arrestation de la photographe et réalisatrice iranienne Tahmineh Monzavi par le pouvoir en place en Iran.

Les charges retenues contre elle ne sont pas clairement indiquées, mais est connu son engagement, à travers photographies et films documentaires, pour dénoncer les dysfonctionnements de la société iranienne et notamment la situation des femmes en Iran : les problèmes liés à la drogue ou encore les sans domicile fixe.

Nous venons de faire paraître La photographie iranienne, un regard sur la création contemporaine en Iran, dans lequel nous présentions une partie de son travail sur les femmes sans domicile fixe.

Il est important que cette information soit relayée et que nous en parlions : en effet, nous savons que plus les prisonniers font parler d’eux, moins les conséquences seront graves. Alors, n’hésitez pas à faire circuler cette information !

Merci de votre soutien »

 

« J’ai travaillé pendant un an et demi sur les femmes droguées, sans pouvoir finir le travail à cause de la situation particulière de l’Iran et du déni de ce phénomène. Je me sens néanmoins responsable de montrer ces anges cachés de la société iranienne. J’essaie de contourner ces problèmes et de m’approcher de leur vie privée. J’aimerais mieux connaître ces femmes qui vivent dans les quartiers les plus défavorisés, mais ce n’est pas facile de pénétrer les lieux où elles habitent. Si elles meurent, toute trace de leur existence disparaît. Les maisons ne sont pas connues des autorités. Jusqu’à présent, j’ai pu trouver une seule maison mise en place grâce à des aides gouvernementales et plutôt destinée à accueillir les femmes sans domicile fixe.
Je cherche à montrer le contraste de la vie de ces femmes avec le reste de la société. Elles vivent en marge, comme si elles n’appartenaient pas à un même système social, culturel ou écono- mique. Ces contradictions existent dans d’autres pays, mais elles sont plus violentes en Iran. J’essaie également de montrer la violence, qui fait beaucoup plus de victimes parmi les femmes, en partie à cause de leur place dans la société et de leurs familles. Je sens et crois fermement que ces femmes essaient d’être fortes, mais la façon dont elles sont traitées les rend souvent faibles et fragiles. »
TAHMINEH MONZAVI