Le numéro 236 de Réponses Photo est arrivé dans les boites aux lettres et les kiosques, et c’est un des incontournables numéros spéciaux noir & blanc qu’il ne faut pas manquer !

Voici comme d’habitude une petite visite guidée, en commençant par donner la parole à Sylvie Hugues qui résume toujours très bien l’ambiance d’un numéro dans son édito :

 

La (bonne) fenêtre de tir

Je suis épatée par la vitalité du noir et blanc! Cela fait plus de quinze ans que nous publions ces numéros spéciaux (qui ont fait école, vous l’avez peut-être remarqué…) et je constate chaque fois le renouvellement et la richesse des propositions qui existent dans ce domaine. Comme si ce mode d’expression était inépuisable… Avec le numérique, le noir et blanc vit une deuxième jeunesse et, à présent, les photographes, professionnels comme amateurs, mêlent les deux techniques – argentique et numérique – pour optimiser leurs gammes de gris. Ils le font avec talent et intelligence comme le prouvent les cinq nouveaux regards que nous publions ce mois-ci. Il faut dire que nous avons de la chance à Réponses Photo d’avoir des lecteurs vraiment doués. Que vous veniez nous voir à la rédaction lors de nos “journées de lectures de portfolios” ou que vous nous envoyiez vos dossiers, nous constatons un net progrès dans les différentes approches photographiques, notamment en n & b (et on espère y être, un peu pour quelque chose…).

Finie donc la “guéguerre” argentique-numérique, désormais les grains d’argent et les pixels cohabitent pour le meilleur. Prenons nos portfolios de ce mois-ci. Patrick Devresse, photographe amateur, enchaîne depuis trente ans les expositions et les projets, le numérique s’est installé naturellement dans sa pratique photographique. Ses photos recadrées en carré et très bien imprimées sur papier jet d’encre fine art ont fière allure. Il n’a aucune nostalgie de l’argentique tout comme Paul-Marie Guilbert passé, lui, du moyen-format au compact Panasonic LX (et plus récemment au reflex numérique) ou Salvatore Avallone pour qui l’achat d’un reflex numérique a permis de continuer à documenter un pays où le climat rendait difficile le développement et le tirage des négatifs. Quant à David Tatin, il est le parfait d’exemple d’un mariage réussi, scannant ses négatifs 6×6 et utilisant les logiciels Lightroom et Gimp pour une réinterprétation très originale de la photo de paysage. Enfin Loïc Dorez reste fidèle au n & b traditionnel, ses “instants de beauté” sont saisis au moyen-format argentique, c’est une de ses photos qui fait la couverture de ce numéro!

Côté technique, Philippe Bachelier et Jean-Christophe Béchet ont testé une solution étonnante que l’on nomme le négatif… numérique! Oui, vous avez bien lu, il s’agit de partir d’un fichier numérique et d’utiliser une imprimante jet d’encre pour obtenir un négatif grand format destiné à être tiré par contact dans un labo argentique… Étrange croisement de technologie, d’autant que ce négatif numérique sera aussi adopté par les passionnés de procédés anciens! Une photo prise par un iPhone pourra devenir une gomme bichromatée, incroyable non?

Ces exemples prouvent bien la complexité de notre uni-vers photographique et les chevauchements qui existent entre les technologies, les pratiques et les créations de chacun. Notre titre en couverture “la double nature du n & b” s’appuie sur ce constat: il faut aujourd’hui utiliser le meilleur des deux mondes, argentique et numérique. Nous vivons la période idéale pour en profiter: le numérique est à maturité et l’argentique parvient à survivre malgré le prix de l’argent (voir notre enquête p. 70). Nous sommes dans la bonne fenêtre de tir pour faire le meilleur usage de ces deux technologies. C’est le moment car plus tard, il sera peut-être trop tard…

Le sommaire de ce numéro 236 (cliquer pour agrandir) :

Et quelques doubles pages pour vous mettre l’eau à la bouche… Bonne lecture !