HS5

Le cinquième hors-série de Réponses Photo est en kiosque depuis quelques jours, portant une belle promesse : « comprendre la photographie« . Plutôt que de vous détailler le sommaire (de toutes façons, je sais que vous l’achetez les yeux fermés), j’ai posé quelques questions à son concepteur Jean-Christophe Béchet :

— Pourquoi ce titre « comprendre la photographie » ? Après le sujet abordé précédemment dans le HS « Où va la photographie ? », ne s’agit-il pas de la même question qui revient ?

Pas tout à fait mais l’idée directrice reste bien sûr la même : montrer la photographie qui se fait en ce moment et raconter de l’intérieur « les coulisses de la création ». Mais chaque numéro cherche à approfondir un aspect de cette thématique générale et ce HS n°5 insiste pas mal sur la « compréhension » des styles photographiques et du vocabulaire, aussi bien en technique qu’en esthétique. Comme le dossier sur le « jet d’encre fine Art ».

— Voilà la cinquième édition du HS, peut-on dire que la formule est calée ? Qu’est-ce que vous cherchez à faire dans les HS par rapport au mensuel ?

J’espère que la formule ne sera jamais complétement calée et qu’il restera des surprises aussi bien pour les lecteurs que pour moi ! Sinon par rapport au magazine qui est tributaire de l’actualité, le but est de prendre du recul et de s’offrir de longs portfolios, de belles interviews, de prendre le temps de la contemplation et de la réflexion en réaction à toute une presse de plus en plus fragmentaire où l’on zappe. C’est plus une revue qu’un magazine, un outil « anti zapping ».

— Bien que les portfolios soient très solides dans ces HS, on retrouve comme dans RP ce souci de mélanger matériel et images : dans ce numéro, un grand article historique sur les reflex et un dossier sur le jet d’encre fine art. Pourquoi ne pas faire un HS uniquement consacré aux photographies ?

Pour garder notre originalité en associant technique et esthétique, et parce qu’en tant que photographe, les deux nous intéressent.

— Pourquoi le choix de Denis Darzacq, Trent Parke, Patrick Taberna et Denis Baudrier, photographes certes talentueux mais assez peu connus, pour les portfolios ? Une grande star à l’affiche n’aurait-elle pas été plus commerciale ?

Darzacq et Trent Parke sont assez connus. Taberna aussi, seul Baudier est une vraie découverte. L’important est la qualité de leur travail et leur engagement photographique, la notoriété en photo est un leurre et les stars n’existent pas. Elles sont toutes mortes et le HS parle de la photo vivante, celle qui se fait en ce moment.

— Dans ce HS, il y a un panorama des livres photo parus dans l’année. Où en est l’édition photo ? 2007 est-elle une bonne cuvée ?

Elle est copieuse mais pas exceptionnelle, hormi Steidl, les éditeurs n’ont plus beaucoup les moyens de prendre des risques ou alors il faut aller voir du côté des livres d’artistes à plusieurs centaines d’euros.

— Tu donnes tes 8 livres préférés de 2007, mais s’il n’y en avait qu’un ?

Le Araki chez Phaidon, quitte à en garder un autant qu’il m’occupe longtemps !

— Le guide des expos donne un programme alléchant pour cet hiver. Y en-a-t-il une que tu attends avec impatience ?

Je crois que les parisiens vont être gatés. Oui, j’ai deux grosses attentes. Robert Adams à la Fondation Cartier et Saul Leiter en janvier à la fondation HCB (mais cette expo n’est pas dans le HS)

Merci pour vos réactions sur ce hors-série et de vos réflexions sur le thème principal, les commentaires sont ouverts… (allez, Tinange, ouvre le bal !)